DANIEL FRIEDERICH 1972

Guitare de concert de Daniel Friederich N°332 au millésime de 1972, en excellent état d’origine, de conservation et de jeu.

Ce magnifique instrument du grand luthier français comporte toutes les caractéristiques qui font que ses guitares sont parmi les plus recherchées de nos jours : table d’harmonie en épicéa, fond en palissandre indien, éclisses doublées en palissandre indien et acajou, vernis au tampon. Le barrage de l’instrument est constitué de 7 brins disposés en éventail, dont les deux brins externes sont prolongés jusqu’à la rosace et les cinq brins centraux sont surmontés d’une barre d’âme reliant (cet élément est inspiré du travail de Robert Bouchet, qui fut à bien des égards un mentor pour Friederich) ; le barrage est fermé en sa partie inférieure de deux barres obliques, et la partie supérieure est constituée d’une barre disposée perpendiculairement au fil du bois de la table d’harmonie. L’élément frappant, comme toujours sur les guitares de Friederich, est la finesse absolue des parties constituant le barrage et la manière méticuleuse, précieuse dont elles sont ajustées et assemblées – mise en rapport avec la puissance sonore phénoménale que développe la guitare ! Diapason de 650 mm, largeur au sillet de tête de 53 mm.

Au moment où cette guitare voit le jour, Friederich ne construit plus que son modèle le plus avancé, celui qui était auparavant dénoté Concert (jusqu’au début des années 70, il fabrique également des modèles Arpège et Récital, plus simples, ainsi qu’un modèle Flamenca) et a poussé à leur paroxysme nombre des éléments constituants de ses guitares. Il n’a eu de cesse de poursuivre ses recherches sur les qualités acoustiques de ses instruments et les manières de traduire celles-ci dans son travail de lutherie, notamment à travers son adhésion au Groupe d’Acoustique Musicale (GAM) et son amitié avec le professeur Émile Leipp, chef du Laboratoire d’acoustique musicale de Paris. On retrouve ainsi des éclisses doublées, caractéristique mise en oeuvre par Friederich à partir du début des années 70 : la surface intérieure des éclisses en palissandre est doublée d’un placage en acajou – la visée de cet construction est de permettre une production sonore plus nette et puissante. La guitare comporte également la flèche typique sculptée sur le placage de tête, et une rosace ornementée en micro-marqueterie composée d’un motif central en anneaux clairs sur fond noir et marron cerné de part et d’autre de motifs en chevrons. La guitare est équipée de ses mécaniques d’origine, créées spécialement pour Friederich dans les ateliers Fustero en Espagne. Étiquette de Daniel Friederich indiquant “N°332 – Année 1972 – DANIEL FRIEDERICH – 33 rue du Sergent Bauchat – Paris 12”. Marque au fer “D. Friederich” sur le tasseau à l’intérieur de la caisse.

Circonstance assez rare pour le mentionner, cette guitare nous provient directement de son premier et unique propriétaire qui l’a acquise en 1972 directement auprès de Daniel Friederich – elle est donc accompagné d’une copie du certificat original établi par le luthier, attestant de sa provenance. L’instrument a été superbement entretenu au fil des cinquante années passées, présentant à ce jour une légère patine liée à son usage et autrement globalement exempte de défaut. Nous relevons un légère gerçure sur la portion centrale de la table d’harmonie due à la rétractation du bois au niveau du brin central du barrage, chose attestant plus qu’autre chose de la finesse de la construction de la guitare – la zone a été stabilisée par infiltration de colle et demeure stable et discrète sans altération au vernis. La guitare a été récemment restaurée pour le jeu dans notre atelier avec un refrettage complet, confection d’un jeu de sillets en os en copie de l’original, réglage complet d’action et d’intonation – le travail nécessaire pour retrouver une base de jeu parfaitement ajustée.

Vendue dans son étui original, accompagné de son certificat d’authenticité réalisé par Jérôme Casanova.