GIBSON SUPER 400CN 1950

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Sillet de tête

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Magnifique Gibson Super 400CN de 1950, en très bel état de conservation et de jeu.

Voici un modèle incroyablement rare, une parmi seulement sept guitares identiques produites en 1950 ! Cet exemplaire voit le jour à un moment clé dans l’histoire de Gibson – celui de la reprise de la production après-guerre dans un contexte de refonte totale pour l’entreprise. En effet, Gibson était à la peine économiquement tout au long des années 30 en grande partie à cause de la crise économique mondiale qui plombait ses activités, et limitait grandement les ventes de ses modèles les plus luxueux. La situation empire au tournant des années 40 : d’une part, le détaillant Montgomery Ward qui vendait via son catalogue de nombreux instruments fabriqués par Gibson à Kalamazoo sous la marque Recording King met un terme au contrat liant les deux firmes (Gibson perdait ainsi son plus gros client et une source de revenus considérable). D’autre part, l’entrée en guerre des États-Unis à la fin 1941 oblige Gibson à réorienter une part importante de sa production vers l’effort de guerre : exit la majorité des guitares, mandolines et banjos, les ateliers se retrouvent à sous traiter la fabrication de diverses pièces métalliques et en bois sous contrat avec l’armée américaine – chose que Gibson accomplit avec brio si l’on en croit les décorations civiles qu’ils reçoivent en contrepartie de leurs efforts. Cependant, cette tournure des évènements était financièrement nulle et dans les derniers mois de la guerre l’entreprise se retrouve déficitaire à hauteur de $100,000 par mois !

C’est dans ce contexte général que débarque un certain Maurice H. Berlin, directeur de la Chicago Musical Instrument Company (CMI, spécialisée dans la vente de matériel musical de qualité), qui flaire le potentiel d’une entreprise comme Gibson et engage une entrée majoritaire de CMI au capital de la firme en 1944. Le pari s’avère tout à fait gagnant, puisque la période d’après-guerre et l’amélioration générale de l’état de la société et de l’économie américaine qui l’accompagne est particulièrement propice au commerce des instruments de musique. Berlin injecte des moyens considérables pour agrandir la surface des ateliers de productions – plus de 1000 mètres carrés supplémentaires entre la fin des années 40 et le début des années 50 pour répondre à la demande toujours croissante de guitares et permettre la fabrication d’une armada de nouveaux modèles (c’est notamment l’amorce de l’âge d’or des modèles électriques Gibson qui porteront l’entreprise à ses sommets !). Au sein de tout ce tumulte, la Super 400 fait aussi sa réapparition. La production de ce modèle onéreux avait été interrompue en 1941 : pour cause, c’est un instrument dont la construction nécessite un travail manuel intensif, et il fallait par ailleurs économiser les matériaux essentiels à l’effort de guerre (notamment l’ébène et le laiton) – plutôt que de faire une version dépréciée de son modèle phare, Gibson se résout à le retirer du catalogue.

À partir de la fin des années 1940, l’évolution de la scène musicale a également fortement influencé le destin de la Super 400 acoustique. Son déclin rapide dans les orchestres de danse (au profit des modèles électriques) a été compensé par un intérêt croissant de la part de petits ensembles de jazz qui la trouvaient parfaitement adaptée à ses besoins – Kenny Burrell est à cet égard l’un des musiciens les plus éminents de l’époque jouant du modèle. La Super 400 a également conquis les guitaristes du genre Country & Western émergent, pour lesquels son aspect exubérant en a fait l’instrument d’accompagnement évident. Il n’en reste pas moins que cette guitare coûtait une petite fortune ($625 en 1950 pour le lot comprenant l’instrument, l’étui et sa housse) et de ce fait très peu d’exemplaires quittent Kalamazoo : au total, 194 modèles à pan coupé et en finition naturelle sont expédiés entre 1948 et 1979, dont seulement 7 pour l’année de fabrication de cette guitare !

Elle condense toutes les caractéristiques les plus haut-de-gamme qu’offre Gibson, qui réserve ses fournitures les plus flatteuses pour les modèles en finition naturelle où les motifs du bois sont le plus apparent. La table d’harmonie est sculptée en épicéa avec barrage parallèle, le fond et les éclisses en érable sont également sculptés et présentent de magnifiques motifs pommelé et tigré. Touche et chevalet en palissandre, large tête incrustée du logo Gibson et du split diamond, cordier gravé du nom du modèle… tout y est, l’état de conservation de cette guitare étant par ailleurs remarquable. On soupçonne mal l’intensité du travail manuel requis pour produire un tel instrument, tout de force absolu de lutherie – mais on sent tout le raffinement une fois la guitare entre les mains. Très belle patine avec un magnifique vernis faïencé et l’usure naturelle du manche. Cette version acoustique de la Super 400 est équipée d’un micro flottant moderne, monté sur une plaque en copie de l’original. Intégralement réglée et préparée pour le jeu dans notre atelier : afin de récupérer une action et une intonation optimales, nous nous sommes appliqués à la planimétrie, arrondissage et polissage des frettes afin de retrouver une base de jeu parfaitement ajustée, suivie du réglage du manche, du chevalet et du ré-ajustage du sillet de tête – la guitare est prête à jouer !

Vendue dans un étui Lifton d’époque.

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