RICKENBACKER SP c.1949
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Rarissime Rickenbacker SP produite vers 1949, en très bel état de conservation et de jeu.
Dans l’esprit du guitariste du XXIème siècle, le nom de Rickenbacker évoquera certainement sur-le-champ des images de John Lennon et George Harrison avec leurs modèles 325 et 360/12 iconiques au début des années 60 – ou plus tard dans les années 70, un Paul McCartney ou un Chris Squire avec des basses 4001. Pourtant, l’épopée Rickenbacker avait débuté bien avant, à l’aube des années 30. Pilotée par George Beauchamp et Paul Barth (deux figures du fabricant de guitares à résonateur National) associés à Adolph Rickenbacker (ingénieur et ouvrier spécialisé dans l’estampage du métal, il produisait notamment les corps et pièces métalliques embouties pour les instruments National), l’entreprise est fondée avec un but clair : élaborer une guitare électrique fonctionnelle et commercialement viable. L’idée des instruments à cordes électriques existait déjà depuis la fin du XIXème siècle et durant les décennies précédentes on avait expérimenté des microphones et des capteurs pour le banjo, la guitare et le violon, sans parler des efforts connexes déployés pour développer les pianos et les orgues électriques.
En rassemblant des informations provenant de diverses sources, nous savons qu’à la fin des années 20, des guitares électriques primitives existaient bel et bien. On peut citer entre autres les productions de Stromberg-Vosinet (plus tard renommé Kay) ou encore Vivi-Tone (lancée en 1932 par Loyd Loar, ancien “ingénieur en acoustique” de Gibson mais dont les expériences électriques remontent à 1928-1929), des instruments prometteurs mais grandement limités dans la fidélité du son acoustique électrifié en raison des procédés employés : des cellules piézoélectriques ou des transducteurs similaires au capteur d’un téléphone. La révolution insufflée par Beauchamp et Rickenbacker est spécifiquement permise par le genre de micro qu’ils inventent : six plots métalliques entourés d’une bobine sont disposés sous les cordes de l’instrument, le tout cerné entre deux larges aimants en forme de fer à cheval (d’où le surnom du micro horseshoe pickup). C’est une préfiguration du micro de guitare électrique tel que nous le connaissons aujourd’hui en 2025, or sa conception remonte à 1931 ! La reproduction du son est beaucoup plus fidèle et musicalement agréable que les designs antérieurs, et de ce fait les instruments Rickenbacker (principalement des lapsteels) sont très vite adoptés par les musiciens hawaïens ou jouant dans les orchestres de danse.
À côté du gros de la production centrée sur les guitares électriques hawaïennes, Rickenbacker propose également dès 1933 des modèles Electric Spanish (comprendre, des guitares standard équipées d’un micro – aux États-Unis, les termes Hawaiian et Spanish servent traditionnellement à distinguer les guitares posées à plat destinées au jeu au slide et celles jouées normalement, en frettant les notes). Les Electric Spanish comportent le même micro horseshoe et la même électronique que les lapsteels, mais la confection de leur corps est sous-traitée par l’entreprise Harmony à Chicago – Rickenbacker n’était en effet pas outillée à l’époque pour le travail de lutherie nécessaire à la production de bout en bout de guitares en bois, comme c’était le cas pour son voisin National qui avait lui aussi confié la lutherie de ses modèles Trojan ou Aragon à Harmony. Ainsi, Rickenbacker proposera ce genre d’instrument tout au long des années 30, jusqu’à l’entrée des États-Unis dans la Seconde guerre mondiale à la fin 1941 où, comme d’autres fabricants d’instruments de musique américain, la production de guitares sera suspendue au profit de celle de biens destinés à soutenir l’effort de guerre. À la fin du conflit, les opérations normales reprennent à l’usine, où le produit phare demeure le lapsteel – et ce jusqu’à ce que Adolph Rickenbacker revende sa société à F.C. Hall en 1953, marquant le début de la seconde ère de Rickenbacker. C’est dans cette demi-décennie que voit le jour l’instrument présenté ici : la Rickenbacker SP (probablement pour Spanish). Ce modèle est particulièrement rare parmi les guitares espagnoles Rickenbacker, produit en quantité très réduites et vite abandonné en raison du coût excessif de la production du corps en bois (encore une fois, celle-ci est sous-traitée mais nous ne disposons d’aucun témoignage identifiant l’entreprise chargée de cette opération).
Le résultat est cette guitare pour le moins surprenante : la caisse est constituée d’une table d’harmonie massive en épicéa comportant un barrage parallèle et des ouïes placées à la hauteur du bout de touche ; le fond bombé et les éclisses sont en érable – cette construction rappelle la dernière version de la Gibson ES-150 pre-war ; l’instrument présente une jolie finition Sunburst allant du marron clair au jaune ambré. Le manche est constitué d’une pièce d’érable, avec une touche en palissandre, avec sur la tête la plaquette estampillée au nom du fabricant. Le micro est monté sur un support en bois, et associé aux contrôles habituels de volume et de tonalité. Cette guitare ne comportant aucun numéro de série ou marquage, le seul élément permettant sa datation est le code figurant sur les potentiomètres – fin 1948, ce qui suggère une construction de l’instrument dans le courant de l’année 1949. Les mécaniques ont été remplacées par des pièces en copie de l’ancien. Nous nous sommes appliqués à un travail de lutherie exhaustif afin de restituer à cette guitare toute sa jouabilité et toutes ses qualités d’instrument de musique : neck-reset / reprise du renversement du manche ; planimétrie de la touche ; refrettage complet ; confection d’un nouveau sillet de tête en os ; réglage complet d’action et d’intonation ; nettoyage de l’électronique et réglage du micro – toutes ces opérations réalisées dans notre atelier dans une démarche de restauration permettent aujourd’hui à cette guitare de fonctionner comme à son premier jour tout en conservant les parties principales d’origine qui font son identité et sa valeur.
Vendue dans son étui en carton original, en parfait état de jeu.
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