FENDER JAGUAR C.A.R. 1965

Fender Jaguar de 1965, dans une magnifique finition custom color Candy Apple Red, en état d’origine exceptionnel.

Chez le fabricant de Fullerton, la période allant de la seconde moitié des années 50 à la première moitié des années 60 est synonyme avec l’exubérance visuelle de ses modèles, puisqu’ils sont proposés dans toute une déclinaison de coloris, dénotés custom colors. Pour un supplément de 5% par rapport au prix de l’instrument dans sa finition Sunburst ou Blonde standard, le choix de couleur était laissé à l’initiative du client lorsqu’il passait commande chez un revendeur, celles-ci étant calqués sur les finitions de l’industrie automobile (notons que les compagnies qui fournissaient la peinture à Ford, Cadillac, GM, et autres constructeurs de voitures, étaient les mêmes qui les fournissaient à Fender). Lorsque l’on observe l’évolution du nuancier des coloris personnalisables proposés par Fender, on constate un resserrement du choix disponible en faveur des coloris métalliques, à l’instar de la finition Candy Apple Red sur la Jaguar présentée ici. Soulignons que cette finition est bien particulière, en cela qu’elle n’était initialement pas disponible au catalogue des peintures industrielles automobiles, mais utilisée principalement dans l’univers des custom-cars en plein essor à la même période. Nous prendrons ici le temps de pointer le nom de Joe Bailon, que l’on pourrait décrire comme un artisan ou un artiste carrossier, à qui la « recette » originale du Candy Apple Red est attribuée. Bailon compte parmi les figures de proue de cette sous-culture qu’étaient le mouvement custom-cars, lui-même dérivé de la tradition bien américaine des voitures hot-rod, où l’objectif n’était plus tant le débridage outre raison, mais au contraire de prendre le temps de travailler les véhicules dans leurs formes et leurs couleurs. La couleur en question a d’ailleurs une histoire singulièrement contemplative, puisqu’elle serait venue à Bailon lors d’une nuit orageuse passée au volant, tandis qu’il fixait les feux arrières de la voiture qui roulait devant lui, deux feux rougeoyants et dégoulinants de pluie dont il aurait cherché à reproduire l’effet dans une formule de peinture. Nous sommes en tout cas bien forcés d’admettre la nature hypnotisante de la finition, bien qu’ici appliquée à un instrument de musique. Tout cela permet de souligner les liens historiques qui existent entre les objets automobile et guitare, sinon dans leur industrie, du moins dans l’émotion qui peut être suscitée en les parcourant des yeux.

Pour le reste, la guitare présente tous les éléments typiques de la période, qui est celle de la transition de l’entreprise Fender suite à son rachat au début de la même année par CBS, et qui se traduit par des variations principalement esthétiques des guitares : entre autres, le nouveau logo sur la tête de la guitare en lettre grasses et dorées, prenant la succession du logo dit spaghetti, le pickguard en ABS multiplis, le binding sur le pourtour de la touche. Toutes les parties principales de la guitare, y compris sa finition, son accastillage, son électronique, et ses deux micros Jaguar qui ont cette sonorité bien particulière qui a, pour ainsi dire, fait échouer le modèle dans sa première période d’existence, avant de faire le bonheur de tant de guitaristes dans les années 80 et 90 au sein des mouvements grunge et new wave notamment. Nous relevons un très léger faïençage au vernis, ainsi que des marques sur le contour du corps, vestiges de la coque protectrice qui couvrait à l’origine le dos de l’instrument et qui a depuis été retirée. La guitare a par ailleurs été rigoureusement inspectée, intégralement réglée et préparée dans notre atelier pour qu’elle puisse offrir le meilleur d’elle-même, non pas seulement comme objet mais comme instrument de musique.

Vendue dans son étui d’origine, avec tige de vibrato et sourdine originales.

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