FENDER REVERB UNIT 6G15 1962

3.750,00

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Magnifique exemplaire de reverb à lampes Fender Reverb Unit 6G15 de 1962, en état de conservation et de fonctionnement remarquable.

De nos jours, l’emploi d’effets pour transformer le son de nos instruments est de la plus grande ubiquité tant il existe d’options issues de l’évolution ayant permis une miniaturisation toujours plus poussée des composants électroniques accompagnée du décuplement de leurs performances – il est de fait banal de croiser des pédales contenues dans des boîtiers mesurant 12 par 6 centimètres et capables tout à la fois de colorer, distordre, moduler et donner l’ambiance au son d’une guitare qui y serait raccordée. Le mot-clé à l’origine de ce tour de force technologique est bien simple : transistor.

Or, ce point était justement bien moins évident dans les années 50 et au début des années 60, le transistor ayant été conceptualisé au sortir de la seconde Guerre Mondiale mais sa généralisation un court temps freinée par les difficultés rencontrées à produire en masse un composant suffisamment performant et fiable pour répondre aux besoins de produits destinés à la grande consommation. De fait, le marché était très largement dominé par un autre composant : le tube électronique à vide. Ce point est particulièrement évident pour tout amateur d’amplificateurs vintage, puisque tous les appareils produits entre les années 30 et la moitié des années 60 en sont équipés. Fragiles, nécessitant de hautes tensions et des transformateurs volumineux pour les employer, ce sont néanmoins ces composants qui ont empreint le paysage du premier âge d’or de la musique amplifiée et fait la couleur sonore de tous les enregistrements d’époque auxquels nos oreilles sont habituées.

Parmi les éléments caractéristiques de cet âge d’or, nous ne pouvons pas ne pas parler de l’émergence des effets : de la manipulation de bandes magnétiques pour obtenir les premiers echos artificiels au développement des premières plate reverb en Allemagne, on débouche finalement sur un design novateur mis au jour par Hammond : la spring reverb, employant des ressorts dans lesquels sont induits les signaux audios, rendant une simulation de réverbération. Hammond emploie ce système dans ses orgues électriques depuis déjà plusieurs décennies, mais introduit en 1959 un module de taille compacte permettant de doter les studios d’enregistrement de cet effet tant désiré, mais surtout d’en équiper directement les amplificateurs guitares.

Pour Fender, le pas sera franchi en 1963 avec l’introduction du Fender Vibroverb, le premier amplificateur made in Fullerton pourvu d’une reverb intégrée. Or, 2 ans auparavant un autre appareil faisait son apparition : pertinemment nommé Fender Reverb Unit 6G15, il s’agit d’un boîtier autonome placé entre la guitare et l’amplificateur – une préfiguration des pédales d’effet modernes ! L’appareil sera un véritable succès, puisqu’il sera la pierre de touche de la patte sonore du rock des années 60, notamment du surf-rock, et l’inspiration d’une flopée d’émules : entre autres, la Vox Reverberation Unit entendue chez les Shadows, la Grampian Type 636 qui sera synonyme du reggae et du dub à la fin de la décennie…

Le circuit de la 6G15 est relativement rudimentaire, composé de seulement trois lampes : une double-triode 12AT7 en pré-amplification, une 6K6GT pour driver les ressorts de la reverb, et une double-triode 12AX7 dont une moitié sert à récupérer le niveau de sortie du spring tank et l’autre à conditionner le signal audio propre provenant de l’entrée de l’effet. On retrouve trois contrôles : Dwell, permettant d’ajuster la durée de l’effet de reverb, Mixer permettant d’accorder les niveaux du signal propre et du signal affecté, et Tone, permettant de réduire le contenu en haute fréquences du signal affecté.

L’exemplaire présenté ici est issu du tout début de la seconde année de production, estampillé au mois de Janvier 1962. On le retrouve dans la première itération esthétique du modèle avec le logo Fender plat vissé sur la face avant, une couverture en Tolex marron et le panneau avant comportant un textile couleur blé (wheat, suivant la nomenclature de Teagle & Sprung). Il est exceptionnellement bien préservé dans son état d’origine, comprenant ses transformateurs, potentiomètres, spring tank, accastillage et visserie originaux exactement comme le jour où il a quitté la chaîne d’assemblage – même l’équerre servant à bloquer le spring tank durant le transport est encore présente ! Nous nous sommes grandement appliqués dans le travail de restauration de cette reverb, effectuant le remplacement nécessaire du cordon d’alimentation original par un cordon moderne avec mise à la terre du chassis et des condensateurs chimiques périmés, vérifiant le bon état de tous les composants passifs et des lampes – ces opérations, nécessaires à la sécurisation de l’appareil et à son fonctionnement optimal, ont été effectuées avec le souci de préserver l’intégralité de son aspect original. Maintenant, il n’y a plus qu’à se saisir d’une Strat ou d’une Jaguar et place aux tubes de Dick Dale, des Lively Ones et (nos préférés) des Trashmen !

Appareil opérant à 110 volts, un transformateur d’alimentation 220V sera fourni.  Lot de tubes : 6K6GT de marque Sylvania circa 1960s, 12AT7 moderne sans marque, 12AX7 moderne de marque Sovtek.

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