Epiphone

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EPIPHONE

Il est loin le temps où le marketing publicitaire de la maison Epiphone persiflait le slogan de Gibson « Only a Gibson is good enough ! » arboré en banner headstock de leurs guitares en y ajoutant : « Epiphone, when good enough is not good enough ! ». Un camouflet qui en dit long sur le duel que se livraient alors au milieu des années quarante les deux géants de la guitare archtop dont beaucoup de musiciens assuraient et assurent encore qu’Epiphone sortait musicalement vainqueur : les Epiphone Emperor, Epiphone Deluxe, Epiphone Zephyr, Epiphone Broadway, Epiphone Triumph sont encore là encore aujourd’hui pour alimenter le débat ! 

Et pourtant, Epiphone est toujours et encore perçue et considérée comme une sous-marque du géant Gibson qui l’a engloutie en 1957 sous la direction de Ted McCarty. En effet, en rachetant la compagnie Epiphone, une entreprise familiale alors sans repreneur, Gibson réalisait une bonne opération qui alla du reste au-delà de son ambition puisque la société pensait avant tout racheter de l’outillage pour fabriquer des contrebasses… 

L’histoire d’Epiphone commence à la fin du XIXème siècle en Turquie. Fils d’un marchand de bois d’origine grecque, Anastasios Stathopoulos travaille au sein du magasin familial à Smyrne, et se spécialise dans la vente et la réparation de luths, de violons et de bouzoukis. Luthier talentueux, il ouvre rapidement sa propre fabrique d’instruments, mais les taxes imposées par l’Empire Ottoman aux immigrés grecs entravent son développement.

En 1903, à l’âge de 40 ans, Anastasios décide de tenter sa chance aux États-Unis. Comme beaucoup d’immigrants grecs et italiens, il débarque à New York et s’installe dans le Lower East Side de Manhattan. Anastasios travaille au rez-de-chaussée du domicile familial, et ses deux fils Epaminondas et Orpheus viennent l’assister à l’atelier dès leur plus jeune âge. Ils fabriquent alors essentiellement des mandolines, instruments très populaires aux États-Unis à cette époque. En 1915, au décès de son père, « Epi », alors âgé de 22 ans, prend les rênes de la fabrique familiale.

Avec l’avènement du jazz après-guerre, la mandoline est supplantée par le banjo tenor. Epi, qui est un musicien accompli, sent le vent tourner et c’est l’un des premiers à suivre la tendance en se lançant dans la production de ce nouvel instrument. Il dépose un brevet de tone ring dès 1917. En 1924, il commence à produire une gamme de banjos sous le nom Epiphone Recording Series. Ces instruments rencontrent un franc succès. Si Epiphone produit essentiellement des banjos tenor, à destination des musiciens de jazz et de dixieland, elle propose aussi des versions plectrum au diapason plus long, des modèles 5 ou 6 cordes, et des banjolines. À cette époque, la marque se distingue par la production d’instruments richement ornementés.

En 1928, Epiphone introduit au catalogue une gamme de cinq modèles de guitares jazz, sous le nom de Recording Series. De formes particulières, celles-ci ont peu de projection en comparaison des Gibson : la série est un échec commercial. Avec la série Masterbilt, directement inspirée de la célèbre Gibson L-5, Epiphone rectifie le tir. La gamme est composée de sept modèles archtops : DeLuxe, Broadway, Triumph, Royal, Blackstone, Zenith et Olympic. En 1934, Gibson riposte en sortant la plus imposante de ses guitares, la Super 400, avec une caisse de 17 pouces de large. En réponse, Epiphone présente son modèle Emperor en 1936, avec une caisse de 18,5 pouces, et enfonce le clou l’année suivante, en augmentant la taille de caisse des Masterbilt de 3/8èmes de pouce. Epiphone propose également des lap-steels et des amplificateurs à lampe, sous la marque Electar. Ces derniers sont développés par Nathan Daniel (1912-1994), qui fondera plus tard Danelectro.

Epi meurt d’une leucémie en 1943, et ses deux frères Orphie et Frixo héritent de la compagnie. En 1953, le site de production est transféré de New York à Philadelphie. La plupart des ouvriers préférant ne pas quitter Little Italy, Epiphone perd une large partie de sa main d’œuvre qualifiée dans cette restructuration. La firme est sur le déclin et n’arrive pas à se réinventer dans cette période d’après-guerre.

Sur les conseils de Les Paul selon la rumeur, Ted McCarty, président de Gibson, acquiert la compagnie en 1957. Epiphone devient alors une filiale proposant principalement des modèles hollow body et thinline : Casino, Sheraton et Riviera qui sont essentiellement des Gibson revues et corrigées. La marque connaît de glorieux moments jusqu’à la fin des années 60 et on peut voir The Beatles, The Byrds et beaucoup d’autres groupes en vogue jouer avec des guitares Epiphone qui ont quelque chose d’un peu plus trendy alors que les Gibson.

Après le rachat de Gibson par Norlin, le nom d’Epiphone est délocalisé d’abord au Japon en 1970 puis un peu partout en Asie. Avec plus ou moins de bonheur, il se trouve sur des productions plus ou moins intéressantes du marché d’entrée et milieu de gamme. Les récentes séries Epiphone contemporaines, redorent le blason de cette merveilleuse maison chez qui se seront fournis Freedie Green (1911-1987) sur le modèle Emperor, Django Reinhardt et son occasionnelle Epiphone Zephyr électrique, Harry Volpe (1904-1995), Dave Davies (1947) et son Epiphone Casino, les cordes des Beatles Paul McCartney (1942), George Harrison (1943-2001), John Lennon (1940-1980) qui enregistrèrent l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band uniquement avec leurs Epiphone Casino respectives, et The Rolling Stones qui ne sont pas en reste sur le même modèle, enfin citons Noel Gallagher sur son Epiphone Sheraton.

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